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Le Petit Poucet : Mikael Vandenberghe » Blog Archive » Le coût humain de la mondialisation (5)

Le coût humain de la mondialisation (5)

  • Notes de lecture (Partie 4)

Enfin, Bauman se lance dans l’exploration des formes extrêmes de l’opposition entre locaux et mondiaux. Il part du constat que l’Etat doit assurer une sécurité minimale en réprimant les violences issues de la précarité des conditions de vie d’un grand nombre. Les investisseurs ont besoin d’un environnement favorable pour investir. Entre autre, ils ont besoin d’avoir un travail flexible. Le pouvoir est redistribué au profit des investisseurs qui veulent pouvoir faire du travail une valeur quantifiable économiquement. Si l’on se place du côté de la demande, la flexibilité se traduit par une liberté d’aller là où les conditions sont les meilleures. Elle obéit à une logique économique. Du côté de l’offre, la flexibilité est un destin dur et cruel. Derrière cette approche, se cache un paradoxe : les gens en recherche d’emploi doivent être inflexibles et doivent accepter ce qui leur est proposé.
Pour assurer cette sécurité, l’incarcération, qui est une contrainte spatiale, constitue une solution pour encadrer les populations difficiles à contrôler et surtout qui dérangent. Depuis toujours, l’homme a voulu écarter les différences hors de son environnement. Il a besoin d’une séparation spatiale, une mise à l’écart de ce qui le dérange. L’idéal est alors l’isolement total. C’est ce que fournit le panopticon, où les cellules ressemblent presque à des « cercueils » explique Bauman. De plus, l’obstacle principal qui s’opposait au progrès social, était le manque de travail volontaire. Le panopticon devait être une fabrique de travail discipliné, mais au final, il n’a conduit à aucune réhabilitation de qui ce soit. Le travail devient flexible si les travailleurs perdent l’habitude d’un travail régulier, s’ils ne sont pas habitués à un travail spécifique, et enfin s’ils n’ont pas de vocation pour un travail. La protection des salaires, des emplois va à l’encontre de cette flexibilité.
Les prisons modernes sont des fabriques d’exclusion. L’exclusion moderne est l’immobilité. D’un avis communément répandu, l’emprisonnement est la solution préventive et dissuasive pour résoudre les problèmes sociaux. Hors ces théories sont fausses en pratique. Aujourd’hui on constate une augmentation des détenus et des prisons. L‘ordre social doit être maintenu à tout prix pour écarter la menace qui pèserait. Cette croissance se retrouve à l’échelle globale, due à la mondialisation.
Les questions de sécurité sont d’actualité face à la montée de la peur et de l’anxiété. De grandes tensions sont liées à l’insécurité. Le rôle des gouvernements est alors de maintenir la sécurité car ils ne peuvent pas promettre une meilleure certitude en l’avenir ; les forces des marchés étant trop imprévisibles. Il est plus facile de lutter contre l’insécurité car elle se sent, est visible, que de lutter contre le malaise social, plus abstrait. Ce monde divisé entre criminels et gardiens de la paix, propage la peur. Le politique accapare cette peur pour être populaire en tentant de la dissoudre. « Pourquoi on continue à se sentir toujours aussi perdu, incertain, et inquiet qu’auparavant, malgré tous les discours des hommes politiques promettant d’apporter enfin la ‘Sicherheit’ tant désirée », analyse Bauman. Les marchés mondiaux exigent des Etats locaux d’assurer un environnement propice à l’investissement des capitaux. Le rôle de l’Etat est devenu celui d’un « commissariat géant ». Pourtant l’incarcération n’a rien changé à la situation, la peur et l’incertitude subsistent toujours. A l’ère de la compression spatio-temporelle, la maison devient une prison si la perspective de voyager est vague ou inexistante. L’immobilité forcée est une situation cruelle. L’emprisonnement tombe alors sous le sens. Il s’agit d’infliger le même châtiment aux personnes qui le méritent.
Cependant, certains échappent à cette démarche. Les vols des ressources des nations et du gagne-pain des familles par les multinationales, assimilables à des fraudes fiscales ou des crimes commis au sommet, ne sont rarement punis. Ces délits non conventionnels sont difficilement sanctionnés car difficilement repérables. L’élite est auto-protégée par les lois translocales alors que les forces de l’ordre sont locales.

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