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Le Petit Poucet : Mikael Vandenberghe » Blog Archive » Le coût humain de la mondialisation (4)

Le coût humain de la mondialisation (4)

  • Notes de lecture (Partie 4)

Aujourd’hui nous sommes tous des voyageurs explique Bauman. Certains surfent sur le Net et correspondent avec des gens à l’autre bout du monde. Les distances sont abolies et « l’espace a cessé d’être un obstacle, une demi seconde suffit à le vaincre. » Au nom de la croissance économique, il s’agit maintenant de séduire les consommateurs avec des produits éphémères qu’ils devront sans cesse renouveler. Ils doivent être toujours tenter de consommer, d’acheter et tout cela sans marquer de temps d’arrêt. « La pauvreté ne peut pas être guérie car elle n’est pas le symptôme du capitalisme, [au contraire,] elle est la preuve de sa bonne santé. »
La société qu’ont connue nos prédécesseurs, était une société de producteurs. Aujourd’hui, nous vivons dans une société de consommateurs. Une des questions que beaucoup se pose est : « Doit-on consommer pour vivre ou vivre pour consommer ? » Dans l’idéal, le consommateur ne doit jamais être satisfait. Il doit consommer puis oublier ce qu’il a consommé pour consommer de nouveau. Il s’agit de renouveler sans cesse son désir. Le consommateur voyage et est toujours à la recherche de nouveaux désirs. Le fait de trouver ce qu’il veut n’est pas une satisfaction pour lui mais une malédiction car l’objet de son désir n’est plus un désir du moment qu’il l’a atteint. Cette réflexion se retrouve parfaitement exprimer par cette affirmation de Bauman : « La réponse est le malheur de la question. » Le consommateur va de désir en désir, de nouveaux objets en nouveaux objets, c’est un processus sans fin. Le monde se trouve transformé par cette structure de marché de consommation. « Le consommateur est un individu en mouvement, et condamné à l’être. »
Tout le monde se déplace dans un univers en manque de repère. Il existe deux approches pour concevoir ce déplacement. Il y a ceux qui se réjouissent de découvrir de nouvelles choses, et il y a en d’autres qui tremblent à l’idée de se perdre. Nous n’avons pas tous les mêmes moyens de se déplacer pour affronter la vie. Tout le monde ne peut pas atteindre l’objet du désir, encore faut-il en avoir les moyens. Le degré de liberté de mobilité est un élément de hiérarchisation. C’est une nouvelle forme de stratification. Le monde se retrouve divisé en deux. Il y a celui de la mobilité mondiale qu’elle soit réelle ou virtuelle. Ces personnes vivent dans le temps et l’instantanéité. Ils n’ont pas le temps, le présent est perpétuel. Et il y a celui de la localité, où ceux qui l’habitent, sont obligés de subir les bouleversements. Ils vivent une réalité bien réelle dans l’espace, montrée par les média. Leur temps à eux est abondant, rien ne se passe. Ils tuent le temps qui les tue à leur tour. Les déplacements de ces deux catégories de personnes ne sont pas les mêmes non plus. Il y a ceux qui voyagent en affaire et d’autres qui voyagent illégalement.
Bauman exprime alors une des conséquences de cette division en deux mondes. Il y a d’un côté « une riche élite enfermée dans ses résidences protégées » et « une majorité appauvrie et sans emploi.» On assiste donc à une dématérialisation de l’espace pour les voyageurs, sans angoisse d’un chez-soi, et à un enfermement prisonnier des gens qui tuent leur temps. Leur maison est devenue une sorte de prison. Les touristes du premier monde jouissent de plaisir à l’idée de voyager. Alors que les vagabonds du second monde ne sont appréciés nulle part. Les touristes bougent car le monde les attire, ils le veulent. Les vagabonds bougent car le lieu où ils sont, est devenu inhospitalier, et ils n’ont pas le choix. On peut dire que les vagabonds sont des touristes involontaires. Aujourd’hui la mondialisation favorise et assouvit les désirs du touriste, ce qui entraîne le développement d’inégalités. « La localisation forcée fait perdurer les conséquences naturellement sélectives de la mondialisation. » explique Bauman.
Le touriste et le vagabond sont unis « pour le meilleur et pour le pire. » Le vagabond est admirateur du touriste. Il aspire à en devenir un. C’est le rêve de tous. Car le tourisme est le seul mouvement humainement acceptable. Il recherche de nouvelles sensations, comme le touriste. Ils ont le même rapport au monde qui les unit, mais ils ne font pas face à la même conception de la réalité. La menace pour la société de consommation serait que les gens soient contents de ce qu’ils ont. Ils ont donc besoin d’un modèle : les riches, qui sont un symbole d’esthétique de consommation. Bauman développe son analyse en expliquant que le vagabond est un consommateur inachevé car il n’a pas les ressources suffisantes. D’où sa précarité. Il ne contribue pas assez à la prospérité de l’économie. Il devient donc un bouc émissaire et un rejeton.
Dans la réalité, on retrouve bien les vrais touristes et les vrais vagabonds mais il y a aussi une catégorie, une large majorité, qui ont du mal à s’identifier. La frontière entre ces deux extrêmes est invisible, et par conséquent la dérive est possible. Pour le touriste, le vagabond est un cauchemar. Une de leurs utopies seraient de vivre dans une société sans vagabonds. Le touriste est sans cesse en action, à la recherche d’un nouveau bonheur. Il se sent bien quand le vagabond est malheureux. Bauman conclut son analyse en disant que le monde vit une rupture de communication entre l’élite et le peuple.

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